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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 15:18

Mesdames, Messieurs,

Chers Amis,

 

Nos universités d'été s'achèvent. C'étaient les premières de l'Alliance écologiste républicaine et sociale. Les premières et pas les dernières.

 

Ce que nous avons fait naître, cher Hervé de Charette, cher Hervé Morin, cher Jean-Louis Borloo, ce n'est pas une passade. L'Alliance, notre Alliance, c'est un mouvement pour la durée, un mouvement pour préparer l'avenir. Et le préparer dès aujourd'hui, ensemble.

 

Ces premières université d'été ont donné le ton : l'Alliance, notre Alliance, c'est l'échange, le débat, la rencontre. C'est une qualité d'écoute et de dialogue comme on a rarement vu dans un mouvement politique.

Voilà ce qui fait notre force ! Voilà ce dont nous ne devrons jamais nous départir : cette volonté, votre volonté, chers Amis, de porter haut le débat, de ne pas céder à la triste facilité des solutions faciles, aux petites phrases, aux anathèmes, à ces mauvaises habitudes qui disqualifient depuis des années la politique aux yeux des Français.

 

Voilà ce qui fait notre force ! Nous sommes un mouvement politique. Oui. Mais nous sommes aussi un mouvement d'idées.


Parce que nous pensons que les solutions toute faites n'existent pas.


Parce que nous pensons qu'il faut arrêter de rejeter les causes des difficultés du pays sur d'autres : sur l'Europe, sur les marchés, sur la mondialisation... C'est trop facile.

Car, pendant ce temps, on se dispense de réinventer le modèle français pour le temps présent.

On se dispense de faire vivre la République et de lui donner un avenir. 

Pire encore : on se dispense de faire vivre l'espoir pour notre beau et grand pays.

Et la France a aujourd'hui un besoin vital : retrouver l'espoir.

 

 

Oui,l'Alliance, 

c'est pour les Français, le cap de l'espérance !

 

 

Voilà notre raison d'être ! Voilà notre chemin !

A côté de lui, il n'y a rien. Rien de décisif. Que de l'accessoire. Rien d'important. Que du futile !

Soyons le mouvement de l'espoir !

 

Voilà ce qui fait notre force ! Nous faisons de la politique, mais nous faisons de la politique autrement.

Nous venons d'horizons différents. Il y a parmi nous des centristes, des démocrates-chrétiens, des radicaux, des libéraux, des écologistes. Il y a même, excusez du peu, des hommes de gauche. De la gauche moderne.

Nous cultivons des attachements, des références qui nous sont propres. Mais il y a un point sur lequel nous ne cédons pas. Il y a un point sur lequel nous ne transigerons jamais. Et au moment-même où nous le ferions nous n'existerions plus. Car c'est au fond ce qui nous rassemble par-dessus tout : nous sommes là pour servir la France.

 

Mes chers Amis, 

Oui, ces premières universités d'été ont placé les enjeux à leur exacte place. Je voudrais remercier les deux Hervé et Jean-Louis d'avoir confié à la Gauche moderne le soin d'organiser ces deux journées. Si la confiance se mesure à la hauteur du travail qu'elle induit, alors ils me portent une énorme confiance. Une confiance totale.

Je voudrais remercier Christian Debève, délégué général de la Gauche Moderne. Il fait partie de ces hommes, de ces militants authentiques, qui n'occupent jamais le devant de la scène. Mais il est de ces hommes sans lesquels il n'y aurait tout simplement pas de scène. 

Il a été la cheville ouvrière de ces Universités d'été et il justifie à lui seul ce que disait Napoléon : « Impossible n'est pas français. »

Je voudrais remercier tous les militants qui ont apporté leur compétence, leur talent, leur concours. Grâce à eux, nous avons pu faire beaucoup avec peu.

Je voudrais enfin vous remercier, vous qui êtes venus de la France entière, de métropole et d'outre-mer, pour rallier le temps d'un week-end la Grande Motte.

 

Je vous vois. Je vous vois et je me dis : nous avons une chance incomparable. Nous avons avec vous, nous avons avec chacune et chacun d'entre vous, une somme irremplaçable de volontés, d'expériences, d'énergies, d'engagements.

Oui, nous avons avec vous les clés de l'avenir.

Car l'Alliance républicaine, écologiste et sociale, c'est vous !

Car la force qui va, c'est vous !


 

Pourquoi avoir fondé l'Alliance ? Pourquoi l'avoir faite ensemble ?

Par hasard. Non. Il n'y a jamais de hasard dans la vie. 

Par opportunisme. Oh, s'il s'était agi de cela, je crois bien que nous aurions été suffisamment avisés et inspirés pour faire tout à fait autre chose.

 

Nous avons fait l'Alliance parce que nous partagions, au fond, une idée. Cette idée, Valéry Giscard d'Estaing l'a exprimée il y a bien longtemps en disant : « La France se gouverne au centre. » Il ne s'agit pas du centre partisan ou politicien.

Il s'agit de l'axe de la politique française, de son centre de gravité, là où tout se joue et où se détermine l'intérêt supérieur du pays.

« C'est pas la droite, la France. C'est pas la gauche, la France. » Voilà ce que le général de Gaulle affirmait lui aussi. On peut tout dire de lui, mais on ne peut quand même pas le suspecter de centrisme, ni dire que c'était un adepte du consensus mou...

La France se gouverne au centre : cela veut dire que la France a besoin d'être gouvernée avec mesure, avec justice, avec équité.

La France, notre France, c'est le beau pays de Montaigne. Il avait tiré d'une idée simple mais exigeante toute sa pensée et toute sa conduite : « En toute chose, il faut raison garder. »

 

Eh bien, l'Alliance, c'est le mouvement de la France, parce que c'est le mouvement de la raison.

 

Regardons la vie politique du pays. Les élections approchent. Chacun durçit le trait. Chacun campe sur sa posture, sans trop y croire d'ailleurs. Mais on fait comme si...

La gauche fait comme si les anciennes solutions pouvaient encore marcher, comme si la mondialisation n'existait pas, pire : comme si le monde n'existait pas et que le pays vivait sa propre vie sur une autre planète.

La droite se renferme sur elle-même, quand elle ne va pas chasser l'électeur sur ses marges extrêmes...

 

Et nous, que faisons-nous ?

 

Notre simple existence a déjà eu ses propres bénéfices. Notre indépendance a déjà porté ses premiers fruits. 

Souvenez-vous, l'an dernier, l'exécutif en était à prononcer le discours de Grenoble. 

Nous avons pesé dans le débat. Ils ont compris, enfin il a compris, que mettre la barre à droite toute n'était pas un choix raisonnable quand on voulait vraiment garder le cap...

On me dira : il y a la droite populaire... Oui, c'est vrai...

Mais quelle a été son influence réelle ? Qu'ont-ils obtenu d'autre qu'un quart d'heure de célébrité dans les médias, ce quart d'heure qu'Andy Warhol promettait à chacun ? 

 

Ils ont obtenu, en définitive, une seule chose : l'assouplissement des mesures sur les radars... 

 

L'assouplissement des mesures sur les radars... Si la politique ça consiste à ça, alors je vous le dis comme je le pense : autant que la droite populaire arrête tout tout de suite et prenne sa carte à l'Automobile club...

 

 

Un peu de sérieux, s'il vous plaît. Nous parlons du pays, nous parlons de la République, nous parlons de l'avenir de la Nation tout entière... 

 

Alors, si nous avons un devoir, si nous croyons en la politique, si nous croyons en la France, cultivons notre différence, soyons à la hauteur de l'enjeu...

 

 

Nous avons une première mission : extirper le débat public des affrontements binaires et stériles, de ce manichéisme si étranger à la raison et à la réalité elle-même. 

Nous sommes là pour apporter, cher Jean-Louis, de l'oxygène à la vie politique du pays. Mais nous sommes là, plus encore, pour apporter de l'espoir au peuple de France.

Nous n'avons pas le droit de désespérer la France, parce que nous n'avons pas le droit de desespérer les Français. 

 

Les Français, ce ne sont pas des zozos. Arrêtons de leur parler comme à des enfants. Arrêtons de leur donner en spectacle une classe politique qui n'a justement pas la classe. Arrêtons de leur faire croire que la crise sera indolore... 

 

Les Français le savent que cette crise est l'une des plus importantes de notre histoire. Ils savent que ce n'est pas une simple crise française, mais une crise, la première, de la mondialisation.

 

 

Ils savent que l'enjeu fondamental ce n'est pas de savoir si l'on va taxer un peu plus ou un peu moins les parcs d'attraction, les hôtels de luxe ou les boissons sucrées. Et pourquoi pas les portes et fenêtres comme le fit en 1796 le Directoire, levant un impôt qui s'est éteint en 1926 seulement...

 

Le débat serait réellement comique, si la situation n'était pas aussi tragique...

 

Oui, nous comprenons l'urgence de remettre d'équerre nos finances publics. Nous comprenons la nécessité vitale de remettre d'aplomb les comptes de la nation. Mais alors faisons-le. Faisons-le sans demi-mesure. Faisons-le sans crainte ni reproche. Faisons-le maintenant, parce que c'est maintenant et pas demain qu'il faut le faire.

 

Le dernier rapport de l'Inspection Générale des Finances est accablant. Il pointe 261 niches fiscales qui sont peu ou pas du tout efficaces. Elles ne servent à rien. Elles n'ont aucune utilité publique, excepté la propre satisfaction des contribuables qui en bénéficient... Leur suppression entraînerait automatiquement un gain de 104 milliards d'euros...

 

Leur suppression ne représenterait, en aucun cas, un frein à la croissance...

Leur suppression permettrait à la France de retrouver la voie de l'équilibre budgétaire...

 

Nous avons pris une fâcheuse habitude dans le pays. Depuis longtemps, l'Etat au lieu d'apporter des subventions a préféré avoir recours à des réductions fiscales... On croyait qu'en procédant de la sorte, c'est-à-dire en n'augmentant pas la dépense mais en réduisant la recette, ce serait une meilleure gestion. Eh bien non... Il faut avoir le courage de le reconnaître, le courage de dire la vérité.

 

Un petit coup de rabot par-là, un petit coup de rabot par-ci, ça ne suffit pas. Il faut un nouveau souffle. Il faut de l'audace. 

 

Il faut aussi ne pas craindre le jugement des Français, et faire en confiance en leur raison, en leur bon sens...

 

 

Ce n'est pas d'une réforme de la fiscalité dont nous avons besoin, en vérité. 

 

C'est d'une remise à plat totale de notre conception de l'impôt. 

Nous avons créé, année après année, loi de finance après loi de finance, amendement après amendement, mesure après mesure, nous avons créé un monstre, un système de démesure, où l'égalité devant l'impôt n'existe tout simplement plus.

 

 

Voilà ce à quoi nous devons travailler pour la décennie qui vient : rebâtir l'impôt, mais l'impôt républicain.

 

Les chantiers qui sont devant nous sont immenses : l'éducation, la formation, la conversion énergétique et écologique, la remise sur pied de nos grandes filières industrielles, garante de notre compétivité internationationale.

 

Les chantiers que l'Alliance doit prendre à bras-le-corps sont d'autant plus titanesques que ce n'est plus de réforme que le pays a besoin. Nous avons besoin de refonder le modèle français, de le reconstruire, de le rebâtir sur des bases solides. Nous avons besoin d'une révolution de la méthode, d'une révolution du sens...

 

Regardons notre éducation...

Le XIXe siècle a relevé un défi : celui de l'accès aux savoirs élémentaires. C'était l'école publique, gratuite et obligatoire. Ce ne fut pas une réforme, ce fut une révolution.

Le XXe siècle a relevé, quant à lui, un autre défi : celui de la démocratisation de l'enseignement supérieur, de la hausse générale du niveau des connaissances techniques aussi bien que générales. Là encore, ce ne fut pas une simple réforme, mais une révolution de notre conception de l'éducation...

Nous sommes au XXIe siècle et notre défi nous ne l'avons pas encore relevé. C'est celui de nous adapter aux besoins en formation de nos concitoyens, dans la diversité des territoires, dans la diversité des besoins en recrutement des entreprises, dans la diversité des aspirations de chaque Français.

Nous ne le relèverons pas ce défi, si nous ne changeons pas radicalement de méthode.

 

Mesdames, Messieurs,

Chers Amis,

Je le disais : l'Alliance est un mouvement politique. Mais c'est surtout, c'est avant tout un mouvement d'idées. D'idées pour la France et pour la République. 

Soyons le grand laboratoire de la politique de demain.

Nous pouvons le faire.

Nous pouvons le faire, parce que nous ne sommes pas le Parti socialiste. Nous ne sommes pas enlisés dans les questions d'appareil, de primaires et de structures.

Nous pouvons le faire, parce que nous ne sommes pas non plus l'UMP. Nous ne sommes pas nés avec le doigt collé sur la couture du pantalon...

Nous pouvons le faire. Nous devons, surtout, le faire.

Vous voulez que l'Alliance marche. Vous voulez que les Fédérations s'organisent. Vous voulez que cela fonctionne. Pas uniquement sur le papier, mais sur le terrain. Dans nos villes, dans nos départements, dans nos régions.

Alors, voilà ce que nous allons faire, avec les deux Hervé, aux Jean-Louis : nous organiser. Car nous avons un devoir collectif, celui de faire progresser l'Alliance, de l'incarner dans le pays.

Je sais bien ce que disait Lénine : « A trop parler de structures, c'est qu'on est décidé à ne rien faire. » Mais il a dit d'autres bêtises. Et puis, la vérité est que sans structuration de notre mouvement nous ne pouvons rien faire...

Alors, dans les semaines et dans les mois qui viennent, ce que nous allons faire, c'est nous organiser.

 

Je m'y engage, devant vous. Hervé de Charette, Hervé Morin, Jean-Louis Borloo s'engagent avec moi. Toute notre direction nationale s'engage à donner à notre mouvement sa forme opérationnelle.

 

Nous allons le faire. Nous allons y consacrer nos volontés et nos moyens. Et comme nos volontés sont infinimement supérieurs aux moyens dont nous disposons, nous y parviendrons. Car là où il y a une volonté, cher Jean-Louis, il y a un chemin...

 

Ce chemin, nous le prenons ensemble.

Parce que notre chance est de jouer collectif.

Chacun a son ambition, son étoile, son égo. Mais ce qui fait notre force, ce que personne ne pourra nous enlever, c'est notre volonté d'être ensemble.

 

Bien sûr, il va y avoir des pressions.

Et alors ? Il en existe, paraît-il, déjà.

 

Bien sûr, il va y avoir des trahisons d'appareil, des brigues et des intrigues...

Et alors ? ce n'est pas à notre âge que nous allons feindre de découvrir ce qu'est la nature humaine.

 

Bien sûr, il va y avoir des hésitations, des craintes, des volte-face... Certains préfèreront s'accrocher à leur mandat plutôt que d'être fidèles à eux-mêmes. Je leur dis : mes amis, vous êtes mauvais stratège, vous faites un mauvais calcul. Soyez indépendants et on vous ralliera. Soyez forts et on vous estimera. Soyez vous-mêmes et on vous respectera.

 

Oui, mes chers amis, n'ayez pas peur !

N'ayez pas peur, parce que vous n'êtes pas seuls !

N'ayez pas peur, parce que nous sommes ensemble !

N'ayez pas peur, parce que nous sommes l'Alliance !

 

Nous sommes la force qui va !

Nous sommes la force pour la France de demain !

 

Et cette France, belle, ouverte, généreuse, elle est, pour nous, aujourd'hui, notre plus grand espoir !

 

 SEUL LE PRONONCE FAIT FOI

 

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