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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 23:40

C'est une vieille antienne : dès que l'on cause sécurité dans les banlieues, la gauche est taxée d'angélisme, accusée par la droite de « posture dogmatique », et cette dernière ne verrait le bout du tunnel qu'en passant la surmultipliée au niveau des effectifs de l'ordre.

Bien sûr, la réalité n'est pas aussi simpliste : la droite a tendance à amoindrir les troupes des forces de sécurité et la gauche a pris conscience depuis longtemps que la minimalisation des dégâts de l'insécurité dans les banlieues lui coûtait chère en termes électoraux.

Le cri de détresse de Stéphane Gatignon, maire de Sevran, dans la région parisienne, estimant que la situation de violence dans sa commune imposerait le recours à l'armée, relève de la déchirure morale. On peut imaginer sans mal que cet homme de gauche, fier de l'être, n'aurait sans doute jamais imaginé en arriver à envisager une telle solution.

Mais la réalité est là, effroyable, imposant même la non-tenue d'une récréation dans une école primaire pour ne pas provoquer le vilain sort d'une balle perdue.

L'échec de la politique de la ville s'incarne donc dans cette gangstérisation du marché de la drogue, avec des profits fous et des attitudes morbides pour garder le contrôle du flux financier.

A certains endroits de ce pays, les habitants sont otages d'une guerre qui ne porte pas ce nom, par pudeur républicaine, et face à laquelle l'Etat, malgré sa volonté moult fois affichée d'en enrayer le phénomène, est en situation d'échec permanent.

Au-delà de la rigidité un peu grotesque du rapport droite-gauche sur cette question, l'élection présidentielle de 2012 ne saurait s'exonérer d'une réflexion de fond sur cette violence urbaine qui bousille la vie de mômes offerte aux facilités factices de la vie et de milliers de Français abandonnés à leur sort.

 

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