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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 23:48

INTERVIEW LE FIGARO - Le maire de Lyon revient sur les premiers mois du gouvernement de Jean-Marc Ayrault et la chute dans les sondages du président Hollande.

LE FIGARO. - Comment expliquez-vous la chute de François Hollande dans les sondages?

Gérard COLLOMB. - Tout président confronté aux difficultés qui sont les nôtres chuterait nécessairement dans les sondages. Il n'y a pas eu d'état de grâce. Pouvait-il y en avoir un dans une crise qui est triple: celle de la légitimité de l'Europe, celle de la récession qui frappe notre continent et les difficultés propres à la France. Mais la crise n'explique pas tout. Il est sûr qu'il y a un problème de lisibilité de l'action du gouvernement. Il faut envoyer des messages clairs.

Faut-il accélérer le rythme des réformes?

C'est absolument nécessaire parce qu'aujourd'hui toute une série de décideurs sont dans l'attente et retardent leurs investissements en attendant d'y voir plus clair. Cette paralysie de la décision contribue à nous enfoncer un peu plus dans la crise. Les décideurs sont prêts à accepter des sacrifices, une nouvelle donne, mais ils veulent la connaître. Ce qui tue, aujourd'hui, c'est l'incertitude.

Le chef de l'État paie-t-il le prix de la hausse annoncée des impôts?

Je crois que la hausse annoncée des impôts était inévitable. Ce qui trouble nos concitoyens, c'est l'annonce de mesures qui peuvent paraître contradictoires: des dépenses nouvelles, avec le retour à la retraite à 60 ans et lacréation des emplois d'avenir, et des prélèvements nouveaux très importants pour ramener le déficit à 3 % en 2013. Il y a manifestement un problème de ligne et de pédagogie.

Qu'est-ce que Hollande doit faire?

Il faut redresser la situation en prenant des mesures fiscales. C'est ce que François Hollande a fait, mais il y a aussi un problème de compétitivité de notre appareil productif et, pour y répondre, il faut un choc d'offres pour rendre nos produits plus compétitifs. Cela peut passer par des mesures sur la TVA ou sur la CSG pour abaisser les charges sociales des entreprises. Le gouvernement n'a pas tranché ce problème. Mais, à terme, cela suppose le redéploiement de notre appareil économique et la suppression d'emplois. C'est une véritable politique de flexisécurité qu'il faut mettre en œuvre, qui assure la protection individuelle des salariés et qui permette aux entreprises de ne pas être prisonnières de structures figées.

Que pensez-vous du vote négatif des Verts sur le traité européen?

S'il y a aujourd'hui un élément très positif, c'est l'évolution européenne. Si nous-mêmes, j'entends la majorité, démolissions cela, ce serait une catastrophe. J'espère qu'in fine les Verts se décideront à voter le traité, en tenant compte du travail formidable accompli par Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne. Les Verts seraient irresponsables de nourrir la crise.

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