Dans son dernier rapport annuel, Dominique Versini, défenseure des enfants, met en évidence les menaces qui pèsent sur la sco la rité des enfants issus de familles précaires : risque de sur poids mul ti plié par trois, inéga lité dans l'accès aux soins, exposition plus importante à des maladies comme le saturnisme...
Sans surprise, elle pointe « l'incidence indiscutable (ndlr, de la précarité) sur le parcours scolaire des enfants », les enseignants ayant du mal à adapter les méthodes pédagogiques face à de telles difficultés sociales.
Ce constat n'est pas nouveau et, de façon epsilon, a donné lieu à des dispositifs encourageants, comme le précise Dominique Versini : « De nou veaux moyens ont été mis en place pour aider les élèves des établis se ments des zones sensibles (aides aux devoirs, ate liers culturels, tutorats, etc) permet tant de les mobiliser et de favoriser le travail en équipe et la proximité avec les parents »
Dans les écoles où une telle prise de conscience a eu lieu, « les résultats sont positifs et le décrochage scolaire diminue ». La défenseure des enfants invite l'Etat à faire des établissements scolaires des« lieux ressources », d'y promouvoir « le travail en équipes et en réseaux pluridisciplinaires, le tutorat et le parrainage étudiant », d'y « individualiser l'enseignement », et de mettre enfin en œuvre le chantier d'une mixité sociale raisonnée, seul horizon crédible d'un vivre ensemble harmonisé.
Une question reste en suspens : dans une époque sensible au discours populiste, quel gouvernement aura le courage de promouvoir de telles idées humanistes ?