Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 08:38

"L'écrit" de rentrée doit-il rimer avec écrit  empreint de bonnes résolutions ?

Sortons de ce scoutisme de la plume. Et évitons du même coup de flancher du côté d'une déploration systématique, même si le bilan à l'heure B du ministère de la ville s'apparente plus à une rivière asséchée par le soleil frappeur qu'à une séquence de relance volontariste collective qui ferait presque regretter l'enthousiasme déplacé de Fadela Amara.

Mais, n'accablons pas Maurice Leroy, pris dans d'autres urgences, comme le Grand Paris, (dont tout le monde se fout au passage en dehors peut-être de la région parisienne), et sa propre réélection sénatoriale, (dont tout le monde perçoit d'ici l'urgente nécessité).

Rien ne changera de toute façon jusqu'au printemps 2012, date de l'élection présidentielle. Les quartiers sensibles le sont d'autant plus lorsque la crise sociale est aigüe ; l'urgence est donc de ne pas les brutaliser, comme on traiterait d'une bombe à désamorcer. En dehors des mesures cosmétiques habituelles, pour amuser le chaland associatif et adoucir le passage de la pilule amère du chômage de longue durée, les grands plans de la catéchèse technocratique habituelle resteront cantonnés à un plan-plan classique.

Et les violons resurgiront à l'approche de la présidentielle, avec débarquement en force de troupeaux présidentiels de tout horizon, même Le Pen avait pu glisser sa silhouette censément honnie sur une dalle en béton en 2007, et discours sur ce fameux Marshall nous voilà, référence devenue tellement stupide que le seul fait de la mentionner ridiculise son auteur et préfigure son incompétence. L'exotisme des banlieues, leur détachement progressif du bloc républicain, devient la norme. Dans le feu des urgences, quand des balles fusent au-dessus des têtes de gamins dans la cour de l'école (Sevran), on pare au plus pressé, cherchant la solution ultime, le Fukushima radical (intervention de l'armée, devenue le point de fixation optimiste, même de la gauche).

Il est grand temps d'annuler la kermesse et de se dire les quatre vérités incontournables, en prenant le temps de les analyser et de proposer des solutions crédibles aux habitants :comment en finir avec le caïdat lié au marché de la drogue ? Peut-on le faire, ou du moins en atténuer les effets ? Comment sortir d'une mise en œuvre partielle des lois porteuses d'espoirs (les lois sont toujours joliment écrites) ? Comment offrir aux jeunes autre chose qu'une carrière délictuelle dont les anciens voyous expliquent quand ils recherchent avidement la normalité sociale qu'elle se termine toujours mal ? Comment prendre en charge socialement une famille tenant debout par le seul truchement des aides sociales ? Comment rompre l'isolement géographique des cités difficiles ?

La politique de la ville reste un brouillon où sont jetées de belles notes.

Il faut une politique « habitée » pour atteindre l'objectif d'une action gouvernementale digne de ce nom. Mais à l'heure où les agences de notation ont remplacé les ministres, ne parle-t-on pas dans le vide ?

Partager cet article
Repost0

commentaires