En politique, il faut savoir insister pour tracer son sillon. Même quand un mur se dresse ?
La sécurité et Nicolas Sarkozy, c'est avant tout une histoire d'échecs successifs, ce qui en soit ne serait pas bien grave tant le sujet est difficile. C'est l'entêtement qui devient ennuyeux, preuve d'un insondable aveuglement idéologique ou d'un manque surprenant de lucidité. Car celui qui voulait terroriser les délinquants a réussi une performance hallucinante : faire défiler presque ensemble magistrats et policiers, fait surréaliste tant les deux corps ont plutôt l'habitude de s'opposer sur les tribunes.
Mais même au sein de l'UMP, le tout sécuritaire commence à montrer quelques signes d'amollissement. Témoin le rapport remis à Fillon par le député UMP Alain Bénisti où l'on sent bien que les coups de menton comminatoires du Président de la République posent désormais un vrai problème politique.
En politique, les discours de rupture ne durent que le temps accordé par l'opinion publique pour vérifier s'ils s'appuient sur du concret. Si rien ne vient ou, pis encore, si des opérations d'enfumage contreproductives se succèdent à un rythme effréné, l'effet boomerang est terrible.
Les beaux discours sont ceux que la réalité épouse. Et les menteries en la matière, sur l'air du tout va très bien, madame la marquise, ajoutent de l'amertume au sentiment d'impuissance à ceux qui quotidiennement vivent dans un sentiment d'insécurité.