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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 18:25

Le sentiment d’insécurité des populations en France, est devenu une réalité omniprésente dont le développement s’est progressivement détaché de celui de l’insécurité à proprement parler.

 

Ainsi la perception qu’ont nos citoyens de l’insécurité, tant qualitativement que quantitativement, ne coïncide que peu ou prou avec la réalité des risques en la matière. Cependant, cette perception agit sur la réalité quotidienne et a contribué à la faire évoluer telle que nous la connaissons aujourd’hui.

 

Le développement de ce différentiel entre perception et réalité a, depuis plusieurs années, contraint les acteurs locaux à envisager différemment les actions à mettre en place pour répondre, avec cohérence à ces deux aspects de l’insécurité.

 

Il ne s’agit plus aujourd’hui de se limiter à ne traiter que les faits et leurs origines mais également de gérer les perceptions des individus se sentant concernés.

 

Pour s’en convaincre, il suffit, de prendre en considération différents diagnostics qui ont fait apparaître un constat et une méthode d’action :

 

·      un effet ciseaux produit par le resserrement de deux tendances que sont l’accroissement des faits générateurs d’insécurité et la diminution du seuil de tolérance des populations ;

 

·      la nécessité d’engager un processus de partenariat opérationnel impliquant tous les acteurs et créant une nouvelle dynamique sur le territoire de la commune.

 

          Ainsi, comme je pouvais l’écrire dans un précédent « article », en matière de sécurité, il nous faut travailler sur le triptyque :

Prévention - Dissuasion – Répression

          Triptyque, indissociable, garant de  cohésion sociale, d’harmonie et d’équilibre dans notre vie quotidienne ;

 

Un des piliers incontournable de ce triptyque s’avère être la Prévention.  Pour lutter contre l’augmentation de la petite délinquance,

 

 

Toutefois, la prévention se trouve au centre de moult réflexions, attentes, voire exigences. Aujourd’hui, la prévention ne peut plus se contenter d’une pseudo « thérapie compensatoire » colmatant tant bien que mal, au « coup par coup », les « situations critiques ». Elle se doit d’agir en amont, en ayant une approche transversale et systémique permettant ainsi d’éviter l’aggravation des risques sociaux, environnementaux et psychologiques, et de mettre en œuvre des interventions visant la résolution des processus d’exclusion sociale.

 

Et, nous assistons souvent, trop souvent, à une tendance qui consiste à minorer la notion de prévention en l’assignant à un sens simple et équivoque – « délinquance » - évitant ainsi de prendre en considération les champs multiples de son intervention, sa dimension globale et limitant parfois son rôle.

 

Toutefois, force est de constater que définir la prévention n’est pas chose facile. C’est pourquoi, afin d’avoir un langage « commun » permettant de définir ce qu’est la prévention, j’ai retenu, synthétiquement et schématiquement, trois approches admises et appropriées par l’ensemble des acteurs  de la prévention :

 

-       La prévention primaire (générale) : qui tend à s’attaquer aux innombrables facteurs d’inadaptation,

-       La prévention secondaire (ciblée - partielle) : dont l’objectif est la lutte contre l’aggravation et l’extension des troubles,

-       La prévention tertiaire (curative) : dont l’objectif est la réinsertion, la lutte contre la récidive, le soin thérapeutique…

 

Les acteurs locaux, selon la population concernée (en difficulté, « à risque », sans symptômes apparents,…) mettent dès lors en œuvre :

 

-       soit un accompagnement social, souple et ponctuel, favorisant l’insertion dans la vie de la cité,

 

-       soit des actions s’appuyant sur l’accompagnement, l’orientation, la guidance visant à faciliter le lien social et, par là même, le maintien dans la « vie sociale »,

 

-       soit un suivi socio-éducatif nécessitant une mobilisation massive, à court, moyen et long termes, permettant la réinsertion au sein de la « communauté urbaine ».

 

La prévention se doit être le résultat d’une démarche volontaire qui repose sur la prise en compte de  la mixité sociale qui a toujours été une caractéristique essentielle de notre pays(n’en déplaise à certains) , et ce , en faisant en sorte que cette mixité soit un facteur d’harmonie et non de fracture sociale.

 

L’objectif d’une politique de prévention adaptée, à chaque commune, consiste ; à lutter contre le sentiment d’insécurité, à renforcer le lien social, urbain et économique, à résorber les déficits enregistrés (citoyenneté, morale, autorité, etc.) sur le terrain, à lutter contre l’exclusion sociale et urbaine, à développer  des actions en faveur de la vie citoyenne et de l’accès au droit…

Pour ce faire, la prévention doit s’appuyer   sur des diagnostics, des analyses, des suivis concrets et des évaluations systématiques et ce, en cohérence avec l’ensemble de ses orientations tant locales que nationales .

Il faut également, que l’ensemble de nos « politiques » conscientisent que la prévention s’inscrit dans un espace temps plus long que celui du temps électoral . Et qu’il ne s’agit plus  de faire des déclarations intempestives mais d’expliciter que les évolutions de notre société, de répondre aux besoins (en matière de sécurité et d'insécurité) de nos concitoyens.

Oui, nous avons besoin de réformes. Alors, faisons en sorte que ces réformes soient justes pour tous et chacun.

 

Jean-Loup DUJARDIN

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22 août 2010 7 22 /08 /août /2010 09:30
" Durs avec les délinquants, durs avec les causes de la délinquance" : Jean-Marie Bockel, dans le quotidien "Les Echos"

BOCKEL BUREAU.jpg

 

Tirs à balle réelle contre les forces de l'ordre, voitures et commerces incendiés, conflits armés entre bandes rivales sur fond d'économie souterraine, telle est la triste litanie des scènes de violence urbaines qui se succèdent à la une de l'actualité. Notre pays, qui souffre encore des conséquences de la crise financière, n'en peut plus de ces débordements qui impliquent des délinquants de plus en plus jeunes.

En me confiant une mission concernant la prévention de la délinquance, thème qui me mobilise depuis longtemps, le président de la République apporte un cinglant démenti à ses contempteurs qui voudraient l'enfermer dans l'image du tout répressif. La fermeté des réponses qu'il convient d'apporter pour faire prévaloir la loi républicaine est une priorité absolue que nul ne peut contester.

Mais il faut parallèlement tout mettre en oeuvre avec la même détermination pour traiter le plus en amont possible cette délinquance en associant élus locaux, acteurs associatifs, travailleurs sociaux, policiers, représentants de l'autorité judiciaire et de l'Education nationale. C'est la feuille de route fixée par le président de la République et je souhaite apporter ma contribution à cette politique d'ensemble, loin des anathèmes et des caricatures avec un souci d'efficacité et de dépassement des faux clivages.

Tel sera l'enjeu des assises nationales de la prévention de la délinquance que je me propose d'organiser en octobre prochain à Paris. Il est urgent de faire un inventaire des besoins, des moyens et des actions à mettre en oeuvre pour consolider les efforts entrepris depuis 2002 en matière de prévention de la délinquance.

Je crois nécessaire, à cet égard, d'en appeler à la responsabilité de l'ensemble des décideurs politiques locaux et nationaux. Les événements récents de Grenoble ou ceux survenus en banlieue parisienne ont profondément meurtri l'opinion. La loi de groupes violents régnant par l'intimidation et la terreur tant dans nos quartiers que dans les transports publics, ou dans l'enceinte de nos établissements scolaires ne peut l'emporter sur celle de la République. De tels actes visent la destruction de toutes formes d'autorité légale et l'anéantissement de notre conception du vivre ensemble. Face à une telle dérive, il est tout à fait salutaire que le président de la République ait été à l'unisson de l'émotion et de l'indignation exprimées par la majorité de nos concitoyens.

Pourtant de belles âmes ont cru devoir gloser sur une manoeuvre électoraliste, prétendument ourdie par le président de la République afin de ramener le thème de la sécurité au centre du débat politique. Je ferai simplement remarquer que ce sont les faits de délinquance et de violence qui se sont eux-mêmes invités au coeur de l'espace public. Le déni du réel n'est pas seulement une faiblesse de l'esprit, c'est aussi une faute contre l'exigence républicaine qui devrait transcender les passions partisanes.

Personne ne peut nier le volontarisme mis en oeuvre depuis l'élection présidentielle pour reconquérir des territoires qui semblaient avoir été délaissés par la République et répondre ainsi aux attentes des couches populaires. La gauche d'opposition, qui invoque la police de proximité comme une panacée, feint d'oublier que Lionel Jospin, quand il était Premier ministre, avait cédé aux pressions de l'aile angélique de sa majorité en refusant d'allouer à ce dispositif les moyens budgétaires demandés par le ministre de l'Intérieur de l'époque. Le Parti socialiste, qui porte en raison de ses atermoiements d'hier une lourde responsabilité dans l'aggravation des violences urbaines, se trouve à contretemps en refusant de voir que la donne a changé.

Les menaces qui mettent en danger le contrat social appellent des réponses novatrices.

Les mesures relatives à la sécurité intérieure mises en oeuvre avec un volontarisme exemplaire par le gouvernement ne constituent pas à elles seules le contenu de toute la politique de sécurité qu'il importe de mener. A l'évidence, la prévention de la délinquance ne peut plus être conçue comme une sorte de substitut aux politiques qualifiées péjorativement de sécuritaires, qui longtemps ont constitué le socle intellectuel d'une « culture de l'excuse » conduisant au délitement des politiques de sécurité. Pour autant, celles-ci ne peuvent se résumer aux seuls aspects répressifs.

Dur avec la délinquance, dur avec ses causes, disait Tony Blair. C'est exactement le sens de l'action gouvernementale et le sens de mon action dans le domaine de la prévention de la délinquance.

Il me paraît aujourd'hui en effet essentiel d'affiner nos propositions autour de trois axes fondamentaux : la responsabilité des parents, la lutte contre la récidive et le renforcement de la coordination des acteurs engagés dans les politiques de prévention de la délinquance, tant au niveau local que national.

Il existe à cet égard un vivier d'innovations locales et de bonnes pratiques qu'il convient de mieux articuler avec les politiques nationales et de généraliser.

Cette démarche ne saurait évidemment se concevoir sans concertation avec l'ensemble des partenaires engagés dans la lutte contre la délinquance juvénile, et notamment les élus locaux. Tel est l'enjeu des assises nationales de prévention de la délinquance qui seront suivies d'un rapport que je remettrai au président de la République.

J'entends ainsi apporter - avec pragmatisme et humanisme -ma contribution à la mise en oeuvre d'une politique équilibrée visant autant à restaurer l'autorité de l'Etat qu'à casser la spirale de la délinquance des mineurs, qui hypothèque l'avenir de notre société.

Jean-Marie Bockel, dans Les Echos

 

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21 août 2010 6 21 /08 /août /2010 18:03

Depuis plusieurs semaines, nous assistons à une surenchère politique qui ne serait que peu ou prou dérangeante, si elle n’abordait pas, un sujet aussi complexe que peut être ;  la Sécurité des personnes, des biens et des espaces publics.

Sujet, d’autant plus important, qu’il est à la fois multifactoriel et multidimensionnel, car :

·      la sécurité est le socle nécessaire à toute vie en société et à l’exercice de toute liberté individuelle ou collective, liberté d’aller et de venir en toute sécurité, liberté d’exprimer ses idées, liberté du commerce et de l’industrie ;

-       la sécurité des personnes et des biens doit être assurée pour tous et partout ;

-       la sécurité est le premier droit du citoyen et la première mission de l’Etat,

 

De fait, la sécurité est un droit fondamental pour chacun d’entre nous. Elle est, une condition de l’exercice de nos libertés et des prérogatives de notre citoyenneté.  Elle est aussi, un facteur essentiel de la cohésion sociale et de la qualité de vie de chacun et de tous.

 

 

Et si il est vrai qu’au cours des dernières décennies les manifestations de la délinquance  se sont particulièrement  aggravées se traduisant en autre par ; des actes répréhensibles et délictueux commis de plus en plus précocement, des violences urbaines redynamisant les phénomènes de bandes.

Il est tout aussi exact, que cette aggravation peu s’expliquer notamment par  l’apparition de nouveaux facteurs des causes de la délinquance (crise d’intégration, phénomènes de désagrégations familiales et/ou de relégations sociales) venant se coupler avec les causes «plus  traditionnelles » (précarité économique et/ou sociale) ont fait que ces manifestations ont émergées et se sont invitées sur le territoire de la sécurité. 

C’est sans nul doute, pour permettre la prise en compte de l’ensemble de ces aspects que la sécurité est devenue un nouveau  champ d’action pour les collectivités territoriales. L’ensemble des collectivités tentant, autant que faire ce peu, de mettre en œuvre une politique de sécurité adaptée à leurs  territoires qui présentent une grande diversité et nécessitant des réponses en adéquation avec les besoins enregistrés sur le terrain.

Et, on peut être que d’accord avec Jacques Pélissard (Président de l’Association des maires de France) lorsqu’il explique qu’en matière de sécurité « vouloir plaquer une politique générale, impersonnelle, qui serait la même partout, est irréaliste. »

 

 

En matière de sécurité, il nous faut éviter les amalgames dangereux entre actes délictueux et  comportements asociaux. Dangereux, car il risque de stigmatiser encore plus les populations en difficultés, et, de fait massifier le sentiment d’exclusion tout en permettant à certains d’exacerber celui-ci.

En matière de sécurité, il nous faut éviter les écueils du tout sécuritaire ou de l’angélisme reposant  sur l’idéal généreux de la toute prévention. La sécurité et faite pour l’homme, et non l’homme pour la sécurité.

 

En matière de sécurité, il nous faut travailler sur le triptyque :

Prévention - Dissuasion – Répression

Triptyque, qui permet le  constat des situations, l’analyse des faits, l’évaluation des actions engagées, l’adaptation des réponses à mettre en œuvre.

 

 

Ce n’est certainement pas dans le tohubohu, le brouhaha, la polémique stérile voire la surenchère politique, que nous réfléchirons aux nécessaires réponses (demandées par l’ensemble des Français) à mettre en œuvre en matière de Sécurité.   Nous devons engager un véritable débat, au cours duquel tous les acteurs concernés apporteront (comme ce fût le cas en 1997 lors des rencontres de VILLEPINTE) leurs réflexions, leurs propositions.

Il nous faut savoir ne pas occulter les difficultés, il nous faut éviter de nous renvoyait la balle systématiquement. Il nous faut nous éviter  les prophètes ou les démagogues qui ne savent insuffler que « des rêves ».

Il nous faut agir ensemble pour que tous et chacun puissent vivre en sécurité.

 

La politique doit retrouver ses droits et devoirs, en même temps que ses enjeux. La politique doit être modeste, La politique n’est pas là pour changer la vie Elle est là pour maintenir ou améliorer ce qui la rends possible. La politique n’est pas là pour rendre heureux ; elle est là pour combattre ce qui nous empêche de le devenir ou de le rester : la misère, l’oppression, l’injustice, le chômage, l’insécurité.

 

 

En guise de conclusion, je rappellerai l’article XII de la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen

La garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique ; cette force est donc instituée pour l’avantage de tous et non pour l’utilité particulière de ceux à qui elle est confiée. »

 

Sagesse laïque !!! Sagesse de notre temps !!!

 

Jean-Loup DUJARDIN

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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 18:34

Depuis plusieurs semaines, nous assistons à une surenchère politique qui ne serait que peu ou prou dérangeante, si elle n’abordait pas, un sujet aussi complexe que peut être ;  la Sécurité des personnes, des biens et des espaces publics.

Sujet, d’autant plus important, qu’il est à la fois multifactoriel et multidimensionnel, car :

·      la sécurité est le socle nécessaire à toute vie en société et à l’exercice de toute liberté individuelle ou collective, liberté d’aller et de venir en toute sécurité, liberté d’exprimer ses idées, liberté du commerce et de l’industrie ;

-       la sécurité des personnes et des biens doit être assurée pour tous et partout ;

-       la sécurité est le premier droit du citoyen et la première mission de l’Etat,

 De fait, la sécurité est un droit fondamental pour chacun d’entre nous. Elle est, une condition de l’exercice de nos libertés et des prérogatives de notre citoyenneté.  Elle est aussi, un facteur essentiel de la cohésion sociale et de la qualité de vie de chacun et de tous.

 

 Et si il est vrai qu’au cours des dernières décennies les manifestations de la délinquance  se sont particulièrement  aggravées se traduisant en autre par ; des actes répréhensibles et délictueux commis de plus en plus précocement, des violences urbaines redynamisant les phénomènes de bandes.

Il est tout aussi exact, que cette aggravation peu s’expliquer notamment par  l’apparition de nouveaux facteurs des causes de la délinquance (crise d’intégration, phénomènes de désagrégations familiales et/ou de relégations sociales) venant se coupler avec les causes «plus  traditionnelles » (précarité économique et/ou sociale) ont fait que ces manifestations ont émergées et se sont invitées sur le territoire de la sécurité. 

C’est sans nul doute, pour permettre la prise en compte de l’ensemble de ces aspects que la sécurité est devenue un nouveau  champ d’action pour les collectivités territoriales. L’ensemble des collectivités tentant, autant que faire ce peu, de mettre en œuvre une politique de sécurité adaptée à leurs  territoires qui présentent une grande diversité et nécessitant des réponses en adéquation avec les besoins enregistrés sur le terrain.

Et, on peut être que d’accord avec Jacques Pélissard (Président de l’Association des maires de France) lorsqu’il explique qu’en matière de sécurité « vouloir plaquer une politique générale, impersonnelle, qui serait la même partout, est irréaliste. »

 

En matière de sécurité, il nous faut éviter les amalgames dangereux entre actes délictueux et  comportements asociaux. Dangereux, car il risque de stigmatiser encore plus les populations en difficultés, et, de fait massifier le sentiment d’exclusion tout en permettant à certains d’exacerber celui-ci.

En matière de sécurité, il nous faut éviter les écueils du tout sécuritaire ou de l’angélisme reposant  sur l’idéal généreux de la toute prévention. La sécurité et faite pour l’homme, et non l’homme pour la sécurité.

 En matière de sécurité, il nous faut travailler sur le triptyque :

Prévention - Dissuasion – Répression

Triptyque, qui permet le  constat des situations, l’analyse des faits, l’évaluation des actions engagées, l’adaptation des réponses à mettre en œuvre.

 

Ce n’est certainement pas dans le tohubohu, le brouhaha, la polémique stérile voire la surenchère politique, que nous réfléchirons aux nécessaires réponses (demandées par l’ensemble des Français) à mettre en œuvre en matière de Sécurité.   Nous devons engager un véritable débat, au cours duquel tous les acteurs concernés apporteront (comme ce fût le cas en 1997 lors des rencontres de VILLEPINTE) leurs réflexions, leurs propositions.

Il nous faut savoir ne pas occulter les difficultés, il nous faut éviter de nous renvoyait la balle systématiquement. Il nous faut nous éviter  les prophètes ou les démagogues qui ne savent insuffler que « des rêves ».

Il nous faut agir ensemble pour que tous et chacun puissent vivre en sécurité.

 

La politique doit retrouver ses droits et devoirs, en même temps que ses enjeux. La politique doit être modeste, La politique n’est pas là pour changer la vie Elle est là pour maintenir ou améliorer ce qui la rends possible. La politique n’est pas là pour rendre heureux ; elle est là pour combattre ce qui nous empêche de le devenir ou de le rester : la misère, l’oppression, l’injustice, le chômage, l’insécurité.

 

En guise de conclusion, je rappellerai l’article XII de la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen

La garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique ; cette force est donc instituée pour l’avantage de tous et non pour l’utilité particulière de ceux à qui elle est confiée. »

 

Sagesse laïque !!! Sagesse de notre temps !!!

 

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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 00:00
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7 août 2010 6 07 /08 /août /2010 08:25

Banques :
« Il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. »


Nous y voilà, l'été qui n'en finit pas d'arriver nous apporte une nouvelle étude sur les banques. D'après la Fédération des centres de gestion agréés, 65% des entreprises seraient satisfaites de leur relation avec leur banque. Conclusion : tout irait bien.

S'il est vrai qu'en politique, 65% d'opinions favorables ressemblent à un satisfecit (50% suffisants à se faire élire), il n'en est pourtant rien en matière commerciale et économique. Car si le marché n'est pas faussé, 35% de clients mécontents représentent un taux catastrophique en termes d'image et de résultat, sans parler du plan actionnarial s'il s'agit d'une entreprise cotée en bourse. Heureusement pour les banques, l'oligopole bancaire bénéficie d'une clientèle captive qui lui permet de ne pas modifier ses pratiques pour maintenir son niveau de résultat, lequel, pour le coup, est effectivement excellent. Tant mieux pour les banques, tant pis pour leurs clients. Et tant pis pour l'économie et les emplois.

Car la réalité est bien là : 35% d'entreprises insatisfaites, ce sont 35% des créateurs d'emplois et de richesse du pays dont les besoins ne sont pas satisfaits. Pour le dire autrement, ce serait 35% d'une équipe sportive qui ferait la compétition en étant sous-oxygénée. On comprend alors sans mal le nombre des abandons, les difficultés à se maintenir en tête du classement et l'impossibilité d'avoir le niveau de performance collectif dont notre économie a besoin pour assurer la croissance nécessaire à la relance et aux financements divers et variés de la solidarité, des soins, de l'éducation, de la culture...

Il faut bien comprendre que la politique des banques en matière de frais, lesquels augmentaient les besoins de financement des entreprises au fur et à mesure que celles-ci rencontraient des difficultés, a eu un effet amplificateur de la crise économique. C'est pourquoi le Cerf n'a eu de cesse d'appeler à un changement de comportement de la part des banques, et de proposer autant des mesures incitatives, de régulation, qu'un encadrement légal, notamment grâce à lapétition contre les abus bancaires. De nombreux députés et sénateurs ont manifesté leur inquiétude sur ce plan, sans que cela n'aboutisse à des propositions ou des mesures concrètes. Le Ministre de l'économie a commandé un rapport sur les frais bancaires, dont l'auteur, un banquier, a rendu les conclusions qui ne sont pas à la hauteur du problème ! Aujourd'hui, enfin, timidement, d'autres organisations patronales commencent à reprendre les positions du Cerf sur un dossier qui reste majeur et qui ne permet aucune impasse.

Les choses avancent, mais trop lentement au regard de l'ampleur des difficultés quotidiennes rencontrées par les entreprises, des enjeux économiques et, il ne faut pas se tromper, politiques. 35% d'entreprises insatisfaites, ce sont près d'1 million de patrons et leur conjoint. Sans parler de leurs salariés qui se sentent menacés.

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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 01:17
Ces endroits sans droits

Un homme en a tué deux autres, le soir du 14 juillet, dans une cité HLM de Gentilly (Val-de-Marne). Le tueur présumé n'en pouvait plus de supporter le bruit des pétards jusqu'à une heure indue. On peut lire ce dramatique fait divers de diverses manières. Le présumé coupable, c'est l'auteur des coups de couteau. La question ne se pose même pas. C'est la seule certitude juridique dans un contexte où le droit n'existe plus. Et mêmes les circonstances atténuantes ne changent rien : dans une société qui entend garder un mince espoir de civilisation, tuer ne se justifie pas. C'est ce qui empêche l'américanisation de notre société, le « faire justice soi-même » ramenant l'époque à celle du western, où le plus fort, ou le mieux armé, se chargeait de nettoyer l'injustice avant d'être lui-même nettoyé par mieux armé que lui. L'horreur absolue. L'absence de droit interpelle fortement : les rodomontades sarkozystes, proférées par ces élus qui osent, toute honte bue, assurer que l'action du chef de l'Etat a fait reculer la délinquance, n'y changeront rien. Il existe des zones de non-droit en France, des endroits où la police n'intervient plus sur les querelles de voisinage mais tentent, par à-coups spectaculaires, de changer la donne en donnant un grand coup de pied dans la fourmilière. L'attitude de la police n'est pas condamnable en elle-même : c'est un fait que certaines interventions méritent d'être mûrement réfléchies. Mais elle pose une difficulté croissante : comment la régulation sociale s'installe-t-elle dans le face-à-face musclé entre une population excédée et des jeunes ou des moins jeunes conscients jusqu'à la provocation de leur impunité ? Comment garder le contact républicain avec cette population des cités, dont le seul crime est de vouloir vivre en paix ? Qui peut agir en amont pour « dealer », si j'ose dire, les modalités d'une paix sociale ?

On a dit et répété que les grands frères ne servaient à rien, si ce n'est à couvrir des actes délictueux. Cette médiation sociale n'est même plus dans les tuyaux de la conceptualisation. C'est dommage : elle incarne une des rares solutions de compréhension de la situation, de rapprochement entre les enfants et les adultes des cités. On a dit et répété que la police de proximité était avant tout douée pour jouer au foot avec ces délinquants potentiels. C'est dommage : les unités territoriales de quartiers (UTEQ), depuis leur déploiement en 2008, semblent dégager quelques perspectives positives. Ce ne sont pas des intellos fumeurs de pétards et boboïsables à souhait qu'ils le disent mais un rapport officiel du ministère de l'Intérieur gardé sous le coude de peur qu'il contredise les certitudes circulaires de N. Sarkozy.

Donc, entre les jeteurs de pétards, les petits cons qui se foutent de la tranquillité des populations, et des policiers qui ne peuvent intervenir comme ils le souhaitent dans des cités potentiellement éruptives, il n'y a plus rien. Le vide sidéral, celui où la violence se déploie avec des bottes de sept lieux. Ou plutôt si : le passage à l'acte d'un adulte un peu plus courageux qu'un autre et qui règle le problème de la plus mauvaise des manières, plusieurs coups de couteau et deux morts au final. La médiation sociale est l'art de désamorcer les conflits potentiels dans l'espace public ; c'est un métier difficile, réalisé par des femmes et des hommes d'une immense qualité humaine, un métier irremplaçable dans le sens où il ne peut évoluer dans la caricature idéologique. Nous évoluons malheureusement dans un cadre politique où les émetteurs symboliques relèvent d'une forte idéologisation. Il faudrait donc complètement isoler la prévention de la délinquance de la surenchère politique pour ne la renforcer que dans ce qu'elle a de plus pragmatique, à savoir sa technicité de terrain, son approche méthodologique. La prévention de la délinquance se heurte à de nombreux échecs, mais pas plus que la police, métier lui aussi ô combien estimable. Inutile d'appeler ici à un Grenelle gadget de la prévention de la délinquance. Mais les deux hommes morts le 14 juillet et l'auteur des coups mortels qui passera une bonne partie de sa vie derrière les barreaux sont les victimes collatérales de ce jusqu'au-boutisme idéologique qui ampute la prévention de la délinquance de son hyper-technicité professionnelle.

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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 01:17
Ces endroits sans droits

Un homme en a tué deux autres, le soir du 14 juillet, dans une cité HLM de Gentilly (Val-de-Marne). Le tueur présumé n'en pouvait plus de supporter le bruit des pétards jusqu'à une heure indue. On peut lire ce dramatique fait divers de diverses manières. Le présumé coupable, c'est l'auteur des coups de couteau. La question ne se pose même pas. C'est la seule certitude juridique dans un contexte où le droit n'existe plus. Et mêmes les circonstances atténuantes ne changent rien : dans une société qui entend garder un mince espoir de civilisation, tuer ne se justifie pas. C'est ce qui empêche l'américanisation de notre société, le « faire justice soi-même » ramenant l'époque à celle du western, où le plus fort, ou le mieux armé, se chargeait de nettoyer l'injustice avant d'être lui-même nettoyé par mieux armé que lui. L'horreur absolue. L'absence de droit interpelle fortement : les rodomontades sarkozystes, proférées par ces élus qui osent, toute honte bue, assurer que l'action du chef de l'Etat a fait reculer la délinquance, n'y changeront rien. Il existe des zones de non-droit en France, des endroits où la police n'intervient plus sur les querelles de voisinage mais tentent, par à-coups spectaculaires, de changer la donne en donnant un grand coup de pied dans la fourmilière. L'attitude de la police n'est pas condamnable en elle-même : c'est un fait que certaines interventions méritent d'être mûrement réfléchies. Mais elle pose une difficulté croissante : comment la régulation sociale s'installe-t-elle dans le face-à-face musclé entre une population excédée et des jeunes ou des moins jeunes conscients jusqu'à la provocation de leur impunité ? Comment garder le contact républicain avec cette population des cités, dont le seul crime est de vouloir vivre en paix ? Qui peut agir en amont pour « dealer », si j'ose dire, les modalités d'une paix sociale ?

On a dit et répété que les grands frères ne servaient à rien, si ce n'est à couvrir des actes délictueux. Cette médiation sociale n'est même plus dans les tuyaux de la conceptualisation. C'est dommage : elle incarne une des rares solutions de compréhension de la situation, de rapprochement entre les enfants et les adultes des cités. On a dit et répété que la police de proximité était avant tout douée pour jouer au foot avec ces délinquants potentiels. C'est dommage : les unités territoriales de quartiers (UTEQ), depuis leur déploiement en 2008, semblent dégager quelques perspectives positives. Ce ne sont pas des intellos fumeurs de pétards et boboïsables à souhait qu'ils le disent mais un rapport officiel du ministère de l'Intérieur gardé sous le coude de peur qu'il contredise les certitudes circulaires de N. Sarkozy.

Donc, entre les jeteurs de pétards, les petits cons qui se foutent de la tranquillité des populations, et des policiers qui ne peuvent intervenir comme ils le souhaitent dans des cités potentiellement éruptives, il n'y a plus rien. Le vide sidéral, celui où la violence se déploie avec des bottes de sept lieux. Ou plutôt si : le passage à l'acte d'un adulte un peu plus courageux qu'un autre et qui règle le problème de la plus mauvaise des manières, plusieurs coups de couteau et deux morts au final. La médiation sociale est l'art de désamorcer les conflits potentiels dans l'espace public ; c'est un métier difficile, réalisé par des femmes et des hommes d'une immense qualité humaine, un métier irremplaçable dans le sens où il ne peut évoluer dans la caricature idéologique. Nous évoluons malheureusement dans un cadre politique où les émetteurs symboliques relèvent d'une forte idéologisation. Il faudrait donc complètement isoler la prévention de la délinquance de la surenchère politique pour ne la renforcer que dans ce qu'elle a de plus pragmatique, à savoir sa technicité de terrain, son approche méthodologique. La prévention de la délinquance se heurte à de nombreux échecs, mais pas plus que la police, métier lui aussi ô combien estimable. Inutile d'appeler ici à un Grenelle gadget de la prévention de la délinquance. Mais les deux hommes morts le 14 juillet et l'auteur des coups mortels qui passera une bonne partie de sa vie derrière les barreaux sont les victimes collatérales de ce jusqu'au-boutisme idéologique qui ampute la prévention de la délinquance de son hyper-technicité professionnelle.

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5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 09:10
Osons l'erreur 

On l'oublie parfois : les erreurs peuvent être utiles, surtout lorsque l'on se réfère aux plus célèbres d'entre elles et aux conséquences qu'elles ont entraînées. Ainsi, le point commun entre la péni cil line de Fleming, le post-it ou la vul ca ni sa tion du caou tchouc en pas sant par la radio ac ti vité de Becquerel ou la vac ci na tion de Pasteur, est l'erreur dans laquelle les chercheurs erraient avant de prendre conscience d'un fourvoiement heureux. Un récent festival, organisé la semaine dernière dans les locaux de l'Ecole Normale Supérieure, intitulé « Détrompez-vous ! Un festival d'erreurs », a permis à des jeunes de 6 à 18 ans de prendre conscience de la richesse heuristique de l'erreur.

Objectif affi ché par les orga ni sa teurs : « Pous ser les enfants à expé ri men ter, à ne pas avoir peur de se trom per en tes tant ». Car, d'après des études de l'OCDE, les enfants fran çais n'osent pas lever le doigt en classe de peur de se trom per et de faire l'objet de moqueries. Ciblant en par ti cu lier les jeunes des milieux défa vo ri sés, l'association qui orga nise le fes ti val depuis 2006, consti tuée d'étudiants et cher cheurs des ins ti tuts de la Montagne Sainte-Geneviève, a aussi souhaité tou cher les enfants qui ne partent pas vacances, les centres aérés et les MJC, pour leur faire décou vrir le monde de la science, les sen si bi li ser à la démarche de recherche, au ques tion ne ment, et encou ra ger les vocations.

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4 août 2010 3 04 /08 /août /2010 19:07
C'est dans les vieux mondes usés qu'on fait les bonnes Renaissances 

Le comportement de la jeunesse reflète-t-il les valeurs de la société dont elle hérite ? Et s'il n'y a plus guère que l'argent  et la débrouille individuelle comme valeurs, comment la jeunesse se comporte-t-elle ?

Le syllogisme que nous venons de tenter de développer trouve vite ses limites. La jeunesse est le contraire de l'unité et de l'indivisibilité d'une part et, d'autre part, face au monde qu'elle découvre, elle se divise depuis toujours selon des attitudes d'ailleurs souvent mêlées et successives : approuver, contester, rejeter, ignorer ou réinventer...

De sorte que l'avenir n'est heureusement pas écrit d'avance, même si on peut penser que c'est logiquement que notre société de marché cupide, dangereuse et sans foi ni loi fabrique de plus en plus de jeunes asociaux et, parmi eux, trop de délinquants dont la violence est à la mesure de la souffrance.

On voit bien là que cette société est en train de tomber au fond du piège qu'elle s'est tendue. L'absence de projet collectif, l'ascenseur social, le lien, le contrat, la cohésion et le progrès éponymes en panne, l'exaltation des réussites individuelles bling bling sous le nez de tant de jeunes assignés à ne pas sortir de la misère, la domination de l'économie sur la culture et de la convoitise sur la sagesse, l'affaiblissement de la crédibilité des lois et des politiciens, le délitement où la ruine des solidarités, le règne des arnaqueurs de tous acabits ont produit leurs effets : l'impuissance publique d'une part, la désespérance brouillonne d'une jeunesse majoritairement désabusée et dégoûtée de l'autre.

Le fond de la nasse est là : on n'a plus assez de lois, de policiers, de vidéosurveillance, de prisons et, pire, de boucs émissaires , tels les "jeunes des cités" ou les gens du voyage, pour cacher la vérité : la République française a accouché d'un monstre, sa propre caricature. Une liberté sans espaces, une égalité  sans réalité, une fraternité devenue purement tribale.

C'est déjà arrivé avec la Réforme, puis avec la royauté absolue puis avec l'État français vichyssois, voire avec Mai 68. Il s'est toujours heureusement passé quelque chose d'hélas violent pour que ça change.

Ceux des jeunes qui, dans ces moments là, ont refusé de se résigner ou de se soumettre ont toujours pris une grande part à ces changements. Et ils avaient des idées de rechange : le protestantisme, les Droits de l'Homme, la construction d'une Europe démocratique, la liberté de parole et de mœurs...

Aujourd'hui, quoiqu'on en dise, les éléments d'un monde plus heureux et à nouveau gouvernable sont également prêts à servir : plus de richesses que jamais, des réseaux sociaux, des technologies et des outils de communication époustouflants, une soif de liberté, d'égalité et de fraternité planétaires, une économie sociale et solidaire pour refonder les échanges économiques, une vison participative, humaniste, écologique de la démocratie, du débat et de l'espace publics et l'énergie de la jeunesse face à l'échec du pouvoir impuissant des plus vieux ...

Un nouveau logiciel du monde est possible pour remplacer celui qui bugue et ne vaut plus rien. Il n'a pas encore trouvé de traduction politique d'envergure mais il fonctionne déjà, ici ou là, à coté de l'ancien, poussif, à débrancher au plus tôt.

Tous les jeunes qui ont besoin d'espérer pour vivre  savent en tous cas les pièges qu'ils ont à éviter et ce qu'ils ont à entreprendre de mieux : une Renaissance

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