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6 octobre 2010 3 06 /10 /octobre /2010 21:44

Un de mes amis m'a fait parvenir un article paru dans PRESSENZA Boston, 21/09/10 . Cet article, présente les travaux  du linguiste nord-américain Noam Chomsky  qui a élaboré une liste des « Dix Stratégies de Manipulation » à travers les médias. Nous la reproduisons ici. Elle détaille l'éventail, depuis la stratégie de la distraction, en passant par la stratégie de la dégradation jusqu'à maintenir le public dans l'ignorance et la médiocrité .

N'hésitez pas à nous faire part des réctions que vous inspire cette liste

A vous lire

Jean-Loup DUJARDIN 


« Dix Stratégies de Manipulation »

1/ La stratégie de la distraction

Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions

Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

3/ La stratégie de la dégradation

Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

4/ La stratégie du différé

Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge

La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ». Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion

Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise

Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité

Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…

9/ Remplacer la révolte par la culpabilité

Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution!…

10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes

Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.

Publié dans :  http://www.pressenza.com/npermalink/les-dix-strategies-de-manipulation-de-masses

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5 octobre 2010 2 05 /10 /octobre /2010 00:45

La suppression des notes au stade du primaire, comme le propose l'Afev pour lutter contre les « souffrances » à l'école, repose la même question récurrente : que dit la note d'un élève, de sa personnalité ?

Certains ont développé la thèse du cancre-roi qui, parce qu'il est inadapté au milieu scolaire, développe forcément une grande plasticité intellectuelle, aux marges des normalités éducatives.

Pourquoi pas. Mais ces parcours singuliers sont, par essence, rarissimes. Le discours anti-excellence repointe aussi le bout de son nez, au nom d'un égalitarisme dont les effets pervers sont désormais connus.

Or, la vraie question centrale de notre société reste la manière dont l'échec scolaire est traité dans ce pays. Tous les dysfonctionnements sociétaux découlent d'une scolarité mal menée, absente, rejetée, factrice d'humiliation (le caïdat des cours d'école) et d'intégration individuelle et inconsciente de l'échec.

Un homme heureux, et donc un citoyen conséquent, naît à la fois de la conscience de ses propres limites et d'une conscience de sa propre utilité sociale au sens large.

C'est ce défi que l'école doit relever, au cœur d'une société marchande où le bling-bling, tant à l'Elysée que dans les quartiers populaires, est devenu une référence mortifère.

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3 octobre 2010 7 03 /10 /octobre /2010 20:38

On peut se réjouir que la question des mobilités et des transports collectifs soient au cœur des préoccupations de certaines collectivités. Cette thématique est organiquement liée à la politique de la ville.

Il ne sert à rien de lancer les plus belles opérations de rénovation urbaine si les banlieues ne sont pas mieux connectées aux cœurs de ville. Le sentiment d'appartenance à une communauté de vie passe en effet par la possibilité de se déplacer sans trop de difficultés, de se rendre là « où les choses se passent » sans prétexter d'un défaut de desserte en transports publics.

Il est nécessaire de sentir le centre venir à soi pour que la résolution des problématiques sociales soit possible. On peut même oser assurer que la possibilité même de se déplacer passe avant la réhabilitation du bâti ou du parcours social.

Historiquement, les problèmes sociaux ont toujours été éloignés des centres-villes. Mais le Moyen-âge se moquait de l'intégration des populations les plus fragiles et la mixité sociale reste une impulsion forte en matière de politique de la ville. Conjointement, les centres vitaux de l'activité économique ou sociale d'une agglomération sont restés concentrer en centre-ville.

Ce décalage entre une aspiration au vivre ensemble, au raccrochage à une dynamique sociale intégrative et une desserte en transports collectifs défaillante doit faire l'objet d'une réflexion de fond à l'échelle des agglomérations, ne serait-ce que pour faciliter le travail des missions locales, des régies de quartiers ou des pôles emploi.

En l'absence de tels ajustements, les meilleures thérapies sociales resteront vaines. Le désenclavement physique relève d'une urgence absolue.

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1 octobre 2010 5 01 /10 /octobre /2010 00:18

Paris, le 29 septembre 2010,

La Gauche Moderne se réjouit de constater que le projet de budget pour 2011 est bien équilibré. Il permet une démarche rigoureuse de réduction des déficits, mais il n’entérine pas pour autant la politique de rigueur que certains auraient aimé faire prévaloir.

L’objectif fixé vise à ramener l’ensemble de nos déficits (Etat, collectivités locales, Sécurité sociale) de 7,8% du PIB cette année, à 6% l’an prochain. Ce projet de budget 2011 est ainsi placé sous le signe du courage et de la lucidité.

La Gauche Moderne constate que le projet répond au souci de sincérité exprimé par le Président de la République concernant les prévisions de croissance, ramenées de 2,5% à 2% pour l’an prochain.

La Gauche Moderne affiche en outre sa satisfaction quant à la méthode choisie côté recettes, qui va dans le sens de l’équité et de l’efficacité. Plutôt qu’une mesure générale de hausse de l’impôt sur le revenu, le gouvernement a très sagement choisi d’opérer un rabotage ciblé sur les bénéfices de certaines « niches fiscales ». Cette réduction des niches fiscales, inscrite dans le projet de budget 2011, rapportera 9,4 milliards d’euros l’an prochain et 11,5 milliards d’euros en 2012.

Ce budget pour 2001, c’est au fond une démarche d’équilibre et d’équité qu’il convient de saluer et de soutenir.


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27 septembre 2010 1 27 /09 /septembre /2010 23:07
Eric Conan - Marianne |

Qu'il fait bon d'être fils de dans la France d'aujourd'hui… Jouissant déjà de passe-droit en étant relâché par la police, le fils du Directeur général de la police nationale bénéficie également d'un silence de plomb de la part des médias. Pire certains journaux n'hésitent même pas à ériger Péchenard père en victime. Mais pour quelles raisons ?


(Dessin : Louison)
(Dessin : Louison)
l faut s’y faire, on peut de plus en plus souvent mesurer l’importance d’une information ou d’une affaire à la faiblesse de leur traitement par les médias, voire à leur escamotage total. La volonté de ne pas savoir, de ne pas s’indigner et de laisser filer des faits objectivement énormes nous en apprend plus sur l’état de la société et de la moralité publique que ces fausses informations ou polémiques sans importance montées en mousse et qui saturent les ondes et les écrans. Le silence en dit parfois plus que la cacophonie.

Ainsi en est-il de l’incroyable non-affaire Péchenard. Le Parisien a consacré la semaine dernière deux pages entières à cette histoire qui a fait « pschitt » dans les médias, alors qu’elle a scandalisé bien des lecteurs du quotidien. Nous apprenions en effet qu’en février 2009 le fils (16 ans) du Directeur général de la Police nationale (nommé à ce poste par son ami d’enfance Nicolas Sarkozy) a été contrôlé en état d’ébriété après avoir fait le zouave avec son scooter sur le trottoir des Champs-Élysées. Le fils à papa a alors injurié un policier en le houspillant : « Tu fais qu’un métier de con, je vais te muter à la circulation ! », « Je vais t’exploser, t’es qu’une merde ! ». Le fonctionnaire prend mal les choses - ou plutôt les prend comme on lui a appris à les prendre – et voit là des injures caractérisées à représentant de la force publique. Il décide de porter plainte. Mais le fiston a décliné sa considérable hérédité (qui semble l’avoir assez bizarrement éclairé sur la grandeur du métier de policier…) en expliquant que son géniteur allait mettre à raison tous ces minables. 

Prévenu, le papa a effectivement rappliqué dans le commissariat à 3 heures du matin. Et alors-là, tenons-nous bien les côtes, Frédéric Péchenard nous dit aujourd’hui qu’il a agi comme agit tout père dans pareille circonstance : il a évité à son fils de finir la nuit en garde-à-vue et a eu une gentille discussion à huis clos avec le policier qui avait malencontreusement porté plainte, une pièce spéciale étant mise à sa disposition pour qu’il puisse fondre en excuses sans témoin : on le sait, on a du tact dans les commissariats…. A l’issue de ce colloque singulier, le policier injurié, ému par les excuses du papa, a spontanément décidé de revenir sur son emportement procédurier et a retiré sa plainte.

Il y a donc des papas plus persuasifs que les autres. Il lui a suffi de bien parler avec son cœur pour que tout se règle : il est reparti avec son garçon et les policiers n’ont pas, comme ils auraient dû le faire, informé de l’incident le Parquet qui, seul, avait le pouvoir de classer l’affaire.

Passons sur le fait que Frédéric Péchenard fait ainsi partie de ces parents défaillants incapables de tenir leurs enfants et dont son ministre de tutelle propose de leur supprimer les allocations familiales ou de les mettre en prison. Le réflexe d’un bon père et d’un haut fonctionnaire intègre aurait été de demander aux policiers d’agir à leur habitude en laissant son fils se dégriser en leur compagnie jusqu’à l’aube. Il aurait ainsi fait à la fois acte d’éducation familiale et d’éducation civique.

Relevons plutôt que le chef de la police était bien dans un de ces cas de figure pour lesquels certains ont réclamé des lois sur le harcèlement des supérieurs sur leurs subordonnés, lois applaudies par la plupart des médias. Quelle était en effet la liberté d’action du pauvre flic de base humilié par le fils de son grand patron ? Or le fait, pour un détenteur de la force publique, de détourner la loi commune au profit d'un proche s'appelle tout simplement du népotisme, infraction réprimée par les lois de la République. Ajoutons que, par cette forme de harcèlement implicite, le patron de la police tenait devant ses subordonnés pour une vétille, l’irrespect pour les fonctionnaires chargés de la sécurité publique, alors qu’il s’emploie publiquement à mettre en application la politique actuelle réprimant sévèrement ces comportements irrespectueux quand ils viennent de jeunes issus de quartiers de banlieue où il n’y a pas beaucoup de fils à papa.

Oui, cette affaire est énorme et l’on peut légitimement la considérer sur le plan de la sécurité comme l’équivalent, dans le domaine fiscal, des passe-droits révélés par l’affaire Bettencourt. C’est pourquoi son traitement dans la presse est révélateur : rien ou presque. Mieux, même, ont été relayés tous les communiqués de soutien des syndicats de police prenant fait et cause pour leur grand patron injustement accusé ! Misère du corporatisme, de la cogestion et de l’intimidation hiérarchique : les mêmes leaders syndicaux qui nous alertent en permanence – et à juste titre croyions-nous – sur l’irrespect et l’incivisme croissants dont souffrent les policiers, considèrent officiellement qu’il y a des irrespects et des incivilités plus égales que d’autres… Ajoutons que les syndicats de policiers, prompts à dénoncer le laxisme des juges qui relâchent trop souvent les sauvageons trouvent normal de ne même pas signaler celui-là au Parquet…

Il y a quelques décennies, dans les mêmes circonstances, Péchenard aurait dû démissionner dans l’instant. Circulez, il n’y a rien à voir, reprennent aujourd’hui la plupart des médias qui l’ont même transformé en …victime. Comme Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1 qui, trouvant visiblement toute cette histoire risible, baguenaudait avec son invité Péchenard, lequel feignait de souffrir en direct -« Ça m’a fait mal »- , s’estimant la victime -« On a voulu me salir »- et ironisant sur le « scoop formidable » que constituait la révélation du passe-droit offert à son rejeton. Le lendemain, Libération faisait encore mieux : en deux pages d’interview du Directeur de la Police Nationale, pas une seule question sur le sujet…

Tout cela parce que la plupart des rubricards qui suivent la police ont l’habitude de travailler et d’obtenir leurs informations avec l’accord de la hiérarchie policière. Et parce que beaucoup des patrons de presse ont pour réflexe d’appeler des Péchenards quand ils ont eux-mêmes – ou leur progéniture… - des ennuis avec la maréchaussée. Où l’on comprend ainsi que l’entrelacs de réseautages, de passe-droits, de renvois d’ascenseurs - cette déliquescence des grands principes républicains - ne constituent pas un monopole sarkozyste

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26 septembre 2010 7 26 /09 /septembre /2010 22:50

A l'occasion de la 10e Conférence des Villes, tenue le 22 septembre à Paris , Localtis relaie un propos tenu par Manuel Valls (PS), maire d'Evry : « L'apartheid est lié à une non-maîtrise de l'immigration ». Et ce dernier d'avouer son intérêt pour le livre du sociologue Hugues Lagrange (le Déni des Cultures, dont nous parlions la semaine dernière), qui explore les liens entre délinquance et immigration.

Pour Valls, « le débat est ouvert, on ne peut pas nier une réalité que vivent les Français. On est à un moment-clé qui appelle à un consensus ». Il vaut mieux, c'est une tautologie, qu'un tel débat soit en effet conceptualisé par la gauche, le FN ayant des solutions sans intérêt en la matière.

Hugues Lagrange n'est qu'un technicien, il établit un constat courageux. Reste à mettre en œuvre une politique visant à identifier les causes d'un tel lien pour mieux en éviter les conséquences sur un plan délictuel. Il faut être à rebours de la stigmatisation propre à la droite gouvernementale, inductrice de rejet social. Engoncée dans de lourds tabous, la question n'a jamais été réellement posée.

La spectacularité de la délinquance, notamment pour les victimes, rend son traitement social impossible, comme si une fatalité méthodologique empêchait d'entrevoir des solutions adaptées, en dehors de la nécessaire répression, dont les policiers savent eux-mêmes qu'elle ne peut intervenir qu'en bout de chaîne.

Le risque est énorme, notamment sur un plan électoral : la vox populi en a marre de cette insécurité au quotidien, la police n'a pas les moyens humains de parer à la multiplication des violences sur les personnes, et la tentation du pire domine auprès de la population, celle de prendre en main sa propre sécurité, de créer, pourquoi pas, des milices, des rondes vigilantes, des rondes de voisins...

Le traitement de l'insécurité est-il un humanisme ? Peut-on être de gauche et efficace en la matière ? 2012 se jouera sur ce thème, une fois de plus. On peut faire confiance aux experts en communication pour faire de Sarkozy celui qui est le plus armé pour relever le défi alors que son bilan est imprégné d'échecs. Mais il ne s'agit pas ici d'accabler le Président (juste sa stratégie de communication, éhontée en la matière) tant le défi est himalayen.

Il s'agit d'essayer de sortir de l'univocité d'une mauvaise réponse (la délinquance se soigne par la répression) et de travailler à la racine des problèmes, en mettant le paquet sur les dysfonctionnements de l'intégration des populations immigrées. Et démontrer, pour un large public, que ça peut marcher.

Le chantier est immense, il est urgent de l'ouvrir.

Alors, que nos édiles oeuvrent enfin sérieusement

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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 05:28

 

Existe-t-il une délinquance ethnique ? Si oui, a-t-on intérêt à l'étudier et pour quels objectifs ? Les sociologues français s'opposent de plus en plus autour de ces questions. Dans un livre paru aux éditions du Seuil, Le déni des cultures, Hugues Lagrange explore ce lien entre immigration et délinquance, soulignant une surreprésentation des jeunes issus de l'Afrique sahélienne dans les activités délictuelles.

On peut s'étonner que le simple fait de s'interroger sur la visibilité ethnique de la délinquance fasse l'objet d'une controverse. Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS, réfute, dans Le Monde du 14 septembre, la thèse d'une délinquance aux origines culturelles, insistant sur le caractère multifactoriel de cette dernière.

Au-delà du débat scientifique, et des contradictions naturelles qui en naîtront, le fait d'analyser le lien entre délinquance et ethnicité paraît urgent car il est absolument nécessaire d'éviter de laisser ce champ libre aux seules expressions d'extrême-droite. Par définition, un non-dit est pus violent lorsqu'il est claquemuré que lorsqu'il est en débat.

Le populisme touche plus facilement les pauvres gens que ceux qui s'arment des outils de la connaissance, de la civilisation. Les maires des communes difficiles sont démunis face à la question ethnique, alors qu'elle est essentielle à la cohésion de tout corps social et qu'un brin d'intelligence dans l'aménagement des territoires ne serait pas de trop face à cette difficulté. Si dire la réalité s'apparente à pactiser avec le diable lepéniste, alors oui, on peut redouter que la bombe sociale explose à la figure de ceux qui n'auront pas mené les bons diagnostics. Qu'on se le dise et qu'on se le rappelle régulièrement : la question ethnique est au cœur de la ghettoïsation gauloise, ce reflux communautaire qui est la conséquence de l'échec de l'intégration sociale des jeunes issus de l'immigration.

Tous les voyants sont au rouge : une discrimination galopante, des Marseillaises sifflées lors de matchs internationaux supposément montés au nom de la réconciliation historique (avec de jeunes Beurs évoluant dans l'équipe nationale !), une guerre des civilisations si caricaturalement bushienne qu'elle engendre une riposte caricaturale, une droitisation sarkozyenne qui fait son footing sur la question Rom, plus réunificatrice dans le rejet populiste, avant, sans doute, de s'attaquer à la question maghrébine dans la dernière côte de l'élection présidentielle pour distancer la redoutable Marine Le Pen, etc.

Bref, nous avons besoin des Roché, Bronner, Mucchielli et autres Lagrange pour charpenter un point de vue audible dans le grand déballage populiste qui s'annonce. Leurs travaux relèvent de la salubrité publique intellectuelle.

 

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23 septembre 2010 4 23 /09 /septembre /2010 06:15

Les rencontres de Mulhouse ont été marquées par un incontestable succès : près de 400 participants au sein des quels on pouvait compter pas moins de 120 délégués représentant 20 régions où LGM est désormais implantée. on peut compter sur nous, mais il faut aussi compter avec nous.
Dans le contexte de cette rentrée difficile, où les membres de notre mouvement pouvaient avoir quelques interrogations légitimes concernant lune conjoncture économique, sociale et politique assez tendue, convenons que l’ambiance était chaleureuse et que les participants étaient heureux de se retrouver qu’ils ne manquaient pas d’ardeur dans le débat et qu’ils se projetaient dans l’avenir avec pugnacité. 
Certes la visibilité de Jean-Marie Bockel qui s’est vu confié par le Président de la République une importante mission sur le volet de la prévention de la délinquance, essentiel pour la mise en œuvre d’une politique de sécurité équilibrée ouvre à notre formation des perspectives intéressantes. 
La Gauche Moderne est peut être une formation encore jeune et modeste, mais elle est bien ancrée dans le paysage politique comme une offre novatrice, un lieu où il fait bon vivre et où l’on peut respirer librement.
Les rencontres de Mulhouse ont donné le ton d’une structure collective en ordre de marche, capable de débattre sereinement des sujets de fond, sans se censurer, mais sans se  perdre dans une introspection démobilisatrice et démoralisante. .. 
Les intervenants se sont succédés à la tribune lors du débat général du matin, témoignant de la diversité du mouvement mais aussi et surtout de sa cohésion quel que soit le sujet évoqué, sécurité, retraites, reconduite des Roms, politique sociale et économique, avenir de l’outre-mer, Europe. . 
Des hommes et des femmes issus de cultures différentes de la gauche française, des élus, des responsables de fédérations, des jeunes et des moins jeunes, venus de tous les territoires de la République ont pu parvenir ensemble  à la même conclusion qu’il est une gauche moderne, sérieuse, républicaine  à reconstruire sur des bases nouvelles, loin des palinodies d’une gauche d’opposition sans boussole ni alternative.
Cette force là n’est pas imputable à des appétits de pouvoir ou d’egos circonstanciels, elle est une énergie collective, une force de conviction au service de la culture de gouvernement. 
Car le positionnement de LGM va bien au-delà de la séquence politique dite d’ouverture.  LGM entend plus que jamais œuvrer à la construction d’une aile gauche au sein de la majorité présidentielle et peser sur ses orientations, tirant en cela les conséquences de l’épuisement d’une gauche d’opposition qui a perdu sa force propulsive.
La venue de Jean-Louis Borloo aux rencontres de LGM témoignait des convergences évidentes qu’il convient de cultiver pour construire un axe fort au sein de la majorité. Une gauche réformiste éprise de transformation mais soucieuse du réel, fidèle à ses valeurs mais désireuse de tirer les bilans d’échec des gauches du 20ème siècle a vocation naturelle à prendre langue avec cet éminent représentant de la planète radicale qu’est Jean-Louis Borloo. Et quand je dis planète je pèse soigneusement mes mots car c’est bien à cette échelle globale que le Ministre d’Etat a posé avec éloquence les enjeux stratégiques d’une croissance durable et maîtrisée, des emplois de demain, fixant ainsi un cap stratégique pour le redéploiement de la France dans un monde où rien ne pourra plus se passer comme avant le déclenchement de la crise.
Beaucoup des éléments inclus dans cette vaste fresque mériteraient d’être discutés de manière approfondie, je n’indiquerai qu’un seul thème  tout à fait central au regard de cette première crise de la mondialisation que nous continuons de traverser, qui est celui du juste échange, thème utilisé par Jean-Louis Borloo lors de la crise financière. Comment assurer le maintien d’une politique industrielle rénovée et préserver un niveau satisfaisant de protection sociale et de rémunération du facteur travail dans une économie ouverte, en butte à l’âpre concurrence des puissances émergentes ? C’est une question qui touche tant aux normes sociales qu’environnementales, décisive pour toutes celles et tous ceux qui veulent s’inscrire dans une vision stratégique et prospective. Il en va des puissances économiques du 21ème siècle comme des puissances européennes du 19ème siècle, elles doivent être régulées par un principe d’équilibre. C’est tout l’enjeu du prochain G20 qui sera présidé par la France. 
L’énergie contagieuse de Jean-Louis Borloo reflétait un volontarisme partagé par les membres de LGM, loin des prophéties moroses des déclinologues comme des  utopies déprimantes et malthusiennes des tenants de la décroissance.
Le tempérament iconoclaste de Jean-Louis Borloo n’est pas pour déplaire aux mutants que sont les militants de LGM, d’autant que bien les valeurs qui puisent dans l’héritage républicain du 19ème siècle nous rapprochent à bien des égards, qu’il s’agisse du principe d’égalité, de la promotion des libertés de la personne ou de la laïcité notre idéal commun qui seul permettra d’enrayer la montée en puissance des communautarismes. 
Quant au Président de la Gauche Moderne, un Jean-Marie Bockel manifestement très en forme, il est revenu sur la polémique estivale concernant les Roms à la lumière de son expérience d’élu local, pour se réjouir d’une plus forte implication de l’Etat face à l’instrumentalisation de cette population par les réseaux maffieux. Il a souligné à juste titre que seule une plus grande fermeté ay compris par les reconduites ainsi qu’un dialogue soutenu avec les autorités roumaines permettront de conduire une politique d’insertion de ces familles avec quelques chances de réussite. 
Jean-Marie a affirmé haut et clair notre attachement indéfectible aux valeurs républicaines qu’il s’agisse de la lutte contre la délinquance comme de l’intégration des migrants et à plaidé pour une France rassemblée et non éclatée en une mosaïque de communautés. 
S’il a réaffirmé la nécessité de mieux maîtriser la dépense publique afin de résorber les déficits il a tenu à la souligner la nécessité de ne pas mettre en œuvre une politique d’justement trop brutale qui pourrait compromettre une reprise fort ténue. 
Sans état d’âme et plus déterminé que jamais à porter un nouvel espoir pour des électeurs de gauche lassés du magistère du verbe arboré par une opposition inconsistante,  il a appelé LGM à apporter au Président de la République un soutien loyal  mais aussi une contribution pour mettre la Réforme juste au cœur du logiciel de la majorité présidentielle. 
L’après midi avant le Conseil national les commissions se sont réunies pour poser de nouveaux jalons, qu’il s’agisse du projet pour 2012, de la mission prévention de la délinquance, des cantonales. Il faut souligner la forte présence de l’équipe web qui a donné au site LGM une nouvelle ligne graphique et éditoriale. Preuve que sur le terrain des nouveaux réseaux sociaux, LGM entend mériter son épithète de moderne.
Enfin ces rencontres, ont été placées sous le signe de la convivialité, de la cuisine alsacienne, de ses vins et de sa bière. Toutes les conditions ont été ainsi réunies, pour que ce moment soit aussi celui de la gaité, des retrouvailles, des rencontres.
Carton plein.


Gérard Delahaye

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22 septembre 2010 3 22 /09 /septembre /2010 05:37

 

 

Des rencontres studieuses mais pas ennuyeuses

Alors que la situation politique française dérape parfois dans l’invective, les fausses interprétations, les provocations et les procès d’intention, les membres de La Gauche Moderne ont voulu faire le point sur les questions de l’heure.
Elles ne sont pas toujours celles que les médias, parfois avides de sensationnel, mettent en une, mais tous les sujets ont été abordés franchement et librement par les participants de ces Journées de Mulhouse, édition 2010.
Cette année, La Gauche Moderne accueillait Jean-Louis Borloo, dans le cadre des débats nécessaires à la création d’un pôle qui pourrait regrouper, dans la majorité, les radicaux, les centristes et l’aile gauche que représente La Gauche Moderne. La grande qualité et la hauteur de vue de son intervention ont permis d’aller plus loin dans la réflexion sur ce que devrait être un programme politique moderne pour les années qui viennent, enjeu majeur de l’échéance de 2012.
Jean-Marie Bockel, dans un discours très complet, a tracé les horizons et les perspective de La Gauche Moderne pour l’année qui vient et au delà, jusqu’à l’élection présidentielle.
Aussi bien en séance plénière que dans les commissions qui se sont tenue dans l’après-midi, les participants ont pu largement, dans un climat de grande liberté et de franchise, développer leur point de vue ou leur ressenti face aux évolutions politiques de ces derniers mois et aux problèmes concrets que se posent nos concitoyens.
Enfin un Conseil Politique national a conclu cette journée, prenant les décisions nécessaires pour passer immédiatement à l’action, pour défendre les intérêts de nos concitoyens, pour renforcer la majorité, pour servir notre pays, pour construire et développer La Gauche Moderne.

Gilles Casanova

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18 septembre 2010 6 18 /09 /septembre /2010 06:16

 

 

Le sentiment d’insécurité des populations en France, est devenu une réalité omniprésente dont le développement s’est progressivement détaché de celui de l’insécurité à proprement parler.

 

Ainsi la perception qu’ont nos citoyens de l’insécurité, tant qualitativement que quantitativement, ne coïncide que peu ou prou avec la réalité des risques en la matière. Cependant, cette perception agit sur la réalité quotidienne et a contribué à la faire évoluer telle que nous la connaissons aujourd’hui.

 

Le développement de ce différentiel entre perception et réalité a, depuis plusieurs années, contraint les acteurs locaux à envisager différemment les actions à mettre en place pour répondre, avec cohérence à ces deux aspects de l’insécurité.

 

Il ne s’agit plus aujourd’hui de se limiter à ne traiter que les faits et leurs origines mais également de gérer les perceptions des individus se sentant concernés.

 

Pour s’en convaincre, il suffit, de prendre en considération différents diagnostics qui ont fait apparaître un constat et une méthode d’action :

 

·      un effet ciseaux produit par le resserrement de deux tendances que sont l’accroissement des faits générateurs d’insécurité et la diminution du seuil de tolérance des populations ;

 

·      la nécessité d’engager un processus de partenariat opérationnel impliquant tous les acteurs et créant une nouvelle dynamique sur le territoire de la commune.

 

          Ainsi, comme je pouvais l’écrire dans un précédent « article », en matière de sécurité, il nous faut travailler sur le triptyque :

Prévention - Dissuasion – Répression

          Triptyque, indissociable, garant de  cohésion sociale, d’harmonie et d’équilibre dans notre vie quotidienne ;

 

Un des piliers incontournable de ce triptyque s’avère être la Prévention.  Pour lutter contre l’augmentation de la petite délinquance,

 

 

Toutefois, la prévention se trouve au centre de moult réflexions, attentes, voire exigences. Aujourd’hui, la prévention ne peut plus se contenter d’une pseudo « thérapie compensatoire » colmatant tant bien que mal, au « coup par coup », les « situations critiques ». Elle se doit d’agir en amont, en ayant une approche transversale et systémique permettant ainsi d’éviter l’aggravation des risques sociaux, environnementaux et psychologiques, et de mettre en œuvre des interventions visant la résolution des processus d’exclusion sociale.

 

Et, nous assistons souvent, trop souvent, à une tendance qui consiste à minorer la notion de prévention en l’assignant à un sens simple et équivoque – « délinquance » - évitant ainsi de prendre en considération les champs multiples de son intervention, sa dimension globale et limitant parfois son rôle.

 

Toutefois, force est de constater que définir la prévention n’est pas chose facile. C’est pourquoi, afin d’avoir un langage « commun » permettant de définir ce qu’est la prévention, j’ai retenu, synthétiquement et schématiquement, trois approches admises et appropriées par l’ensemble des acteurs  de la prévention :

 

-       La prévention primaire (générale) : qui tend à s’attaquer aux innombrables facteurs d’inadaptation,

-       La prévention secondaire (ciblée - partielle) : dont l’objectif est la lutte contre l’aggravation et l’extension des troubles,

-       La prévention tertiaire (curative) : dont l’objectif est la réinsertion, la lutte contre la récidive, le soin thérapeutique…

 

Les acteurs locaux, selon la population concernée (en difficulté, « à risque », sans symptômes apparents,…) mettent dès lors en œuvre :

 

-       soit un accompagnement social, souple et ponctuel, favorisant l’insertion dans la vie de la cité,

 

-       soit des actions s’appuyant sur l’accompagnement, l’orientation, la guidance visant à faciliter le lien social et, par là même, le maintien dans la « vie sociale »,

 

-       soit un suivi socio-éducatif nécessitant une mobilisation massive, à court, moyen et long termes, permettant la réinsertion au sein de la « communauté urbaine ».

 

La prévention se doit être le résultat d’une démarche volontaire qui repose sur la prise en compte de  la mixité sociale qui a toujours été une caractéristique essentielle de notre pays(n’en déplaise à certains) , et ce , en faisant en sorte que cette mixité soit un facteur d’harmonie et non de fracture sociale.

 

L’objectif d’une politique de prévention adaptée, à chaque commune, consiste ; à lutter contre le sentiment d’insécurité, à renforcer le lien social, urbain et économique, à résorber les déficits enregistrés (citoyenneté, morale, autorité, etc.) sur le terrain, à lutter contre l’exclusion sociale et urbaine, à développer  des actions en faveur de la vie citoyenne et de l’accès au droit…

Pour ce faire, la prévention doit s’appuyer   sur des diagnostics, des analyses, des suivis concrets et des évaluations systématiques et ce, en cohérence avec l’ensemble de ses orientations tant locales que nationales .

Il faut également, que l’ensemble de nos « politiques » conscientisent que la prévention s’inscrit dans un espace temps plus long que celui du temps électoral . Et qu’il ne s’agit plus  de faire des déclarations intempestives mais d’expliciter que les évolutions de notre société, de prendre en considération les besoins de nos concitoyens. Oui, nous avons besoin de réformes. Alors, faisons en sorte que ces réformes soient justes pour tous et chacun.

 

Jean-Loup DUJARDIN

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